L'enquête épidémiologique

Des nouvelles de l'enquête:

Fin décembre 2002, l'InVS est parvenu à identifier plus de 77% des personnes de la cohorte.
Le taux de répondant par rapport à la cohorte de départ est de presque 59%.

A ce jour, la recherche des personnes non identifiées est arrétée ainsi que l'envoi de questionnaires.

L'analyse statistique des résultats est commencée.
Comme il avait été envisagé dans le protocole d'étude, un problème de puissance va se poser (nombre de répondant insuffisant).
Néanmoins les statisticiens de l'InVS envisagent une analyse des données différentes qui permettrait
d'obtenir des conclusions significatives sur l'étude de cette cohorte.

Dernier bilan de l'enquête:

Qu'est ce que l'enquête épidémiologique :

Étude des conséquences sur la santé liées à la fréquentation de l'école Marie Curie de Nogent sur Marne L'école Marie Curie de Nogent sur Marne a été construite en 1969 sur le site d'une ancienne usine d'extraction de radium Les personnes ayant fréquenté l'école ont été exposées à des rayonnements ? par voie externe et rayonnements ? par inhalation de radon. Les niveaux d'exposition les plus importants concernent la période 1969-1987, puisqu'en 1987 des aménagements ont permis de réduire notablement l'exposition.

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1. Les effets des rayonnements ionisants.
   • rayonnement ? - à fortes doses, l'exposition aux rayonnements ionisants provoque une augmentation majeure du risque de leucémie ainsi qu'une augmentation du risque pour un grand nombre de cancers solides.
   • à faibles doses, l'effet des rayonnements ionisants sur la santé, s'il existe, est faible et sa mise en évidence nécessite de mettre en place des études reposant sur un grand nombre de personnes.
   • radon (rayonnement ?)
   • Les études chez les mineurs de mines d'uranium montrent des excès de risque de cancers du poumon. L'exposition résidentielle au radon semble elle aussi liée à un excès de cancers du poumon. Concernant la survenue de leucémies les données scientifiques sont controversées.


2. Estimation des doses totales délivrées à l'école Marie Curie Une première évaluation des dangers a été menée par un groupe de travail comprenant l'Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants (OPRI), l'Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire (IPSN), et la Direction Générale de la Santé( (DGS). Les mesures réalisées sur le site et les estimations pour les années antérieures à 1987 indiquent que les personnes ayant fréquenté l'école ont été exposées à des doses supérieures aux limites annuelles pour la population générale (5 mSv/an) sans toutefois dépasser les niveaux de protection des travailleurs de l'industrie nucléaire (50 mSv/an). 3.Une étude rétrospective des cohortes des élèves et des personnels Compte tenu de ces informations, il paraît justifié de rechercher s'il y a un risque accru de cancers chez les personnes ayant fréquenté l'école Marie Curie. On recherchera l'existence de cet éventuel excès par l'étude de 2 cohortes rétrospectives. Le première sera constituée par les élèves et anciens élèves de l'école et recherchera plus particulièrement un excès de leucémie. La seconde réunira l'ensemble des personnels ayant fréquenté l'école et l'hypothèse de recherche prioritaire sera une augmentation du risque de leucémie ou de cancers respiratoires.


3. Méthodologie d'étude j Estimation du risque dans chacune des cohortes qui a fréquenté l'école Marie Curie
   • Le risque dans la population est calculé par le rapport 0/E
   • 0 : nombre de cas de cancer observé dans la population ayant fréquenté l'école de 1969 à 1996
   • E : estimation du nombre de cas qu'il aurait dû advenir dans cette même population si elle avait été soumise à la même fréquence de maladie que la population française dans cette même période. k Estimation du risque pour la population la plus exposée (de 1969 à 1987)


4. Limites de l'étude Les conditions d'études influencent la capacité de l'étude à mettre en évidence les risques pour la santé liés à la fréquentation de l'école Marie Curie. Ces conditions sont : l'effectif de la population exposée, la fréquence des maladies étudiées dans la population générale, le niveau des risques recherchés. Malgré l'effectif de 3200 élèves 170 adultes, l'étude ne semble pas permettre la mise en évidence de risques inférieurs à 3. Or les données bibliographiques indiquent généralement des risques de l'ordre de 1.5, sous réserve de la validité de ces estimations, il est probable que l'étude ne pourra mettre en évidence un tel risque. Cette difficulté est plus sensible pour la cohorte des personnels.



5. Valeur décisionnelle de l'étude Deux scénarios peuvent être envisagés. u L'incidence des cancers étudiés, ou de la mortalité associée, est statistiquement significativement supérieure à celle observée dans les populations de référence. Dès lors il faudra envisager un suivi médical systématique. v L'incidence des cancers étudiés, ou de la mortalité associée, n'est pas statistiquement significativement différente de celle de la population générale mais la puissance de l'étude est insuffisante (< 80). Si le nombre de sujets "perdus de vue " et de "non répondant " est peu élevé, il pourrait être envisager de poursuivre l'étude de cohorte de manière prospective pendant une période de temps qui permette d'atteindre une puissance suffisante pour conclure. A l'inverse, si le nombre de sujets "perdus de vue " ou de "non répondant " est important. Cela imposerait alors d? arrêter l'étude sans permettre de conclure formellement à l'absence de risque. En conclusion l'étude, chez les élèves, doit permettre a priori de mettre en évidence s'il existe un risque supérieur ou égal à 3 pour les leucémies ( excès de 4 cas ou plus pour 2 attendus) et un risque supérieur ou égal à 2 pour tous cancers (un excès de 13 cas ou plus pour 13 attendus) 7 .Aspects pratiques

1. Identification des élèves à partir des registres de l'école et des personnels à partir des registres du rectorat et de la mairie
   
   
2. Recueil d'information sur les décès et leurs causes à partir du Service Commun de l 'INSERM
   
   
   


3. Recueil de l'information sur les cas de cancer par questionnement direct de la personne ayant fréquenté l'école ou de famille _pour le recueil de l'adresse actuelle si l'élève est encore scolarisé à Marie Curie Ò adresse obtenue par l'école si élève est scolarisé dans un autre établissement de Nogent /Marne Ò adresse obtenue par le Rectorat autre Ò Numéro vert et consultation des registres nationaux de l'assurance maladie et d'assurance vieillesse.
   
4. Questionnaire postal interrogeant sur : ? fréquentation de l'école Marie Curie (période, durée, classe fréquentée) ? survenue d 'un cancer ou d 'une leucémie et coordonnées des services hospitaliers et médecins traitants
   
5. Confirmation des diagnostics auprès des médecins traitants
   
   
6. Calendrier prévisionnel
   • Octobre - décembre 1998 : Demande d'avis auprès du Comité Consultatif et demande d'autorisation auprès de la CNIL. Février 1999 : Reconstitution des deux cohortes Recherche des adresses actuelles des sujets inclus dans l'étude Recueil des données pour l'étude de mortalité Juillet-novembre 1999 : Recueil des données concernant l'incidence des leucémies et des cancers par auto-questionnaire
   • Décembre 1999 - mars 2000 : Vérifications des diagnostics et recueil des caractéristiques de la tumeur dans les dossiers du médecin traitant et/ou de la structure hospitalière Juillet-décembre 1999 : Analyse de l'étude de mortalité
   • Mars - août 2000 : Analyse des données d'incidence
   • Septembre - Novembre 2000 Remise du rapport d'étude